Google+ Article deux: De la Responsabilité des citoyens...

dimanche 28 avril 2013

De la Responsabilité des citoyens...

L’article 2 de la Constitution de 1958 pose comme principe de notre République :« gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple ». La responsabilité du peuple est donc totale. Tout part du peuple pour lui revenir. Or, qui évoque aujourd’hui cette responsabilité ? Pourquoi donc attendre que l'on nous donne l'autorisation d'agir comme de véritables citoyens? Pourquoi donc nous contenter d'agir en électeurs-consommateurs?


Partout, s’élèvent les mécontentements vis-à-vis des élites politiques. La perte de confiance grandissante du « peuple » vis-à-vis de ses gouvernants est devenue un lieu commun : l’abstention lors des consultations électorales, les suspicions (et les preuves) quant à l’intégrité des hommes politiques, quant à leur efficacité, quant à leur simple utilité, sont des propos récurrents. L’alternance électorale systématique reflète également ce manque de confiance dans la capacité des politiques à résoudre les problèmes, principalement d’ordre économique depuis presque quarante ans, de l’Etat.

Cette défiance des élus, ou du corps des hommes prétendants à l’être, -« les hommes politiques »- représente un danger. On sait, en effet, historiquement où elle peut mener : à la remise en cause même du régime démocratique.

La démocratie n’est sans doute pas le meilleur des systèmes. Mais puisque nul ne revendique spontanément de vivre sous un régime le privant des droits les plus élémentaires qu’elle garantit : libertés essentielles, droits économiques et sociaux ; et puisqu’elle est toujours érigée en modèle tant dans les discours des élus que dans les écoles, dans les collèges et les lycées au cours de la formation des citoyens ; et puisque, de toute façon, la forme républicaine est le seul point qui ne peut faire l’objet d’une révision de la Constitution, il convient de ne pas laisser s’envenimer cette défiance vis-à-vis des représentants du peuple et donc vis-à-vis du régime lui même.

Jaurès :« on ne parle que des droits ! Si l’on parlait des devoirs ! »

Il faut que le peuple assume ses responsabilités. Car si le régime républicain garantit la somme de droits la plus appréciable par rapport aux autres systèmes, il suppose aussi des devoirs. Alors que dans un régime totalitaire l’obéissance suffit, le régime démocratique suppose en plus une certaine forme de résistance ou au moins d’exigence et de vigilance vis-à-vis des institutions et de leurs fonctionnements.

Il est aisé de juger, de condamner, de rejeter la faute sur des élites incompétentes et/ou corrompues. Cependant rappelons que la souveraineté appartient au peuple. La faiblesse de la parole et de l’action politiques relèvent des comportements des citoyens. Le régime est à leur image car au suffrage universel direct ou indirect les citoyens choisissent à tous les niveaux ceux à qui ils délèguent leur souveraineté.

Il leur faut donc pleinement assumer leurs devoirs pour commencer à assainir la vie politique. Quels sont donc les devoirs du citoyen ?

· Voter. C’est le devoir qui vient spontanément à l’esprit. Encore faut-il rappeler que le vote concerne dans une démocratie les élections politiques (conseillers municipaux, généraux, régionaux, députés, députés européens, Président de la République…) mais également les élections professionnelles (Conseils des Prud’hommes, comités d’entreprises, délégués du personnel, chambres de commerce et d’industrie, chambres des métiers, sécurité sociale...). L’exigence citoyenne se caractérise à ce niveau dans le choix des candidats. Au-delà des idées et des principes politiques défendus, que le futur représentant du peuple soit exemplaire dans ses actes et dans ses paroles est bien la moindre des attentes du citoyen glissant son bulletin dans l’urne.

· Respecter les lois. La situation économique d’un pays n’est pas seulement entre les mains du gouvernement. Les lois sont des protections et des mesures qui, si elles sont respectées sont propres à améliorer la vie de la communauté. Il en est de toutes les lois et même des plus simples et des plus quotidiennes. La stricte observance par exemple des règles du code de la route conduirait à faire réaliser à l’Etat des économies importantes : Installations coûteuses de radars automatiques, campagnes publicitaires pour la prévention routière… L’exemplarité au regard de la loi contribue à améliorer les conditions d'existence en communauté.  

· S’informer. D’abord, dans le but de connaître et de comprendre les lois afin de les respecter. Mais aussi pour se tenir au fait du débat démocratique et donc de participer au mieux à leurs améliorations. Le citoyen doit également connaître la réalité des dépenses publiques puisqu’il y contribue et qu’il les détermine indirectement par le vote. Une information de qualité, vérifiée, argumentée, référencée doit toujours être une exigence majeure du citoyen.

· Contribuer aux dépenses publiques. Par le paiement d’impôts justes et équitablement répartis, déterminés par la loi, le citoyen assure la pérennité du régime démocratique tout en assurant sa sécurité et celles des autres citoyens. Ainsi, la République est qualifiée de sociale par la Constitution et sa devise évoque la solidarité par la référence à la Fraternité.

· Participer au débat démocratique par l'actionTout acte du quotidien est le reflet d’une vision, d’une démarche politique. Le citoyen se confond de plus en plus, l’économie étant le thème majeur de la vie politique, avec son action de consommateur. Entreprendre ou non telle dépense, préférer tel groupe commercial à un autre, peuvent déjà se révéler être des actes politiques et citoyens. Ils doivent donc être menés avec réflexion et exigence. Mais plus important encore, si le citoyen se rend compte que sa souveraineté est bafouée, c'est-à-dire que les personnes, auxquelles il a délégué une partie de ses droits et de ses responsabilités, ne respectent pas leurs engagements, alors le citoyen doit intervenir, faire entendre son mécontentement, et sanctionner, toujours en respectant la loi, ceux qui déshonorent le contrat social et politique. Il s’agit pour le citoyen de faire preuve d’exigence et donc de montrer la haute valeur de sa souveraineté. Son silence face aux manquements des hommes politiques montre finalement le peu d’estime qu’il a pour cette dernière et assure finalement une totale impunité à ceux qui la bafouent. Les réseaux sociaux offrent de nos jours des possibilités nouvelles d'actions pour les citoyens: se faire entendre, créer des communautés, relayer des informations, organiser des réunions, des manifestations, proposer des réflexions, des réformes... Tout faire pour que la démocratie participative ne soit pas juste une belle expression électoraliste... Pourquoi donc attendre que l'on nous donne l'autorisation d'agir comme de véritables citoyens? Pourquoi donc nous contenter d'agir en électeurs-consommateurs? 

Affirmer, en tant que citoyen, que nous ne sommes pas, également, responsables du climat politique du pays reviendrait à reconnaître que notre souveraineté ne s’exercerait pas pleinement et idéalement, que nous ne pouvons pas exercer correctement nos devoirs de citoyen. Cela reviendrait donc explicitement à reconnaître que notre modèle démocratique ne garantit plus une ou plusieurs, voire toutes les conditions nécessaires à son bon fonctionnement. A savoir :

· Une école gratuite laïque et obligatoire jusqu’à 16 ans permettant d’assurer une bonne formation des futurs citoyens et de leur donner toutes les meilleures dispositions à la bonne compréhension des enjeux du débat démocratique.

· La liberté de constitution et d’expression de multiples partis politiques regroupant des personnalités dignes de l’acte de confiance que suppose la République envers les citoyens.

· Une presse libre, indépendante et respectueuse de l’intégrité intellectuelle des citoyens permettant la diffusion des différents courants de pensées politiques et des informations fondamentales à la bonne mesure de la réalité du monde.

· Le suffrage universel, égal et secret.

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